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Port de Metz : les expéditions de grain réduites de 75 %

Les bateaux ne peuvent plus être chargés qu’au tiers de leur capacité. Avec des silos « au taquet », des solutions temporaires sont demandées aux OS pour garder une partie de la marchandise chez eux. © D. PERONNE

Les très basses eaux sur le Rhin bloquent les exécutions à partir de Metz, premier port céréalier fluvial français. Le point avec Franck Loschi, de la Coopérative agricole lorraine, et Bruno Paillaud, d’InVivo Metz.

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« C’est la misère ! », Franck Loschi, responsable marché du grain à la Cal de Nancy est dépité. Lui, comme ses homologues au sein des organismes stockeurs lorrains. « Nos clients sont allemands, néerlandais, et notre mode d’expédition, ce sont très majoritairement les péniches via la Moselle, puis le Rhin. Le souci actuellement n’est pas la Moselle, qui est canalisée et où le trafic peut se maintenir, mais le Rhin, où la circulation des bateaux est fortement pénalisée en raison des très basses eaux. Ces derniers ne peuvent plus être chargés qu’au tiers de leur capacité. »

30 000 tonnes seulement en août

Bruno Paillaud, directeur d’exploitation chez InVivo Metz, le confirme : « Alors que nous expédions en temps normal entre 100 000 et 150 000 tonnes de grains par mois, en août, nous serons à 30 000 tonnes… Les silos portuaires sont au taquet, alors que les premiers camions de tournesol et de maïs commencent à arriver depuis une dizaine de jours. Nous demandons aux OS de trouver des solutions temporaires pour garder une partie de la marchandise chez eux. »

« Et encore, souligne Franck Loschi, la situation est un peu moins tendue, en raison des volumes réduits de tournesol et de maïs qui vont être réceptionnés, ce qui est en revanche très dommageable pour nos adhérents. Sinon, ça aurait été catastrophique ! »

Les camions prennent le relais

Les camions ont pris le relais pour une petite partie de la collecte 2022. Une solution peu satisfaisante en regard du bilan carbone. Quant au ferroviaire, il est difficile à mettre en œuvre, les infrastructures, le matériel de transport étant insuffisamment développés.

La circulation des péniches sur le Rhin pâtit surtout d’une absence de volonté politique de miser sur le fluvial depuis une trentaine d’années. En effet, le Rhin prend sa source dans le lac de Constance, en Suisse. Depuis les années soixante, il est canalisé entre Bâle et Iffezheim, en Allemagne, au nord-est de Strasbourg. La décision de poursuivre la canalisation du Rhin inférieur, entre le port d’Iffezheim et l’embouchure du fleuve dans la mer du Nord aux Pays-Bas, n’a jamais été prise.

Tous les opérateurs aujourd’hui estiment que plusieurs mois vont être nécessaires pour que la situation redevienne normale.

Dominique Péronne

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